Avez-vous déjà entendu deux civilisations “dialoguer” dans un même orchestre symphonique ? Les sons recréés de la nature, mais aussi les légendes, les contes, tout se croise dans ce concert. Il est comme un voyage imaginaire entre l’univers classique occidental et les étonnantes couleurs de la musique chinoise. Dépaysement garanti !
Ce concert a lieu dans le cadre du 60e anniversaire de l’établissement de relations diplomatiques entre la Chine et la France. Pétri de culture occidentale, le compositeur et chef d’orchestre Tan Dun associe avec un égal bonheur, les œuvres des deux civilisations, occidentale et chinoise.
Le choix des pièces compose un étonnant voyage sonore entre le classicisme de Mozart puis l’un des piliers de la modernité du 20e siècle avec Stravinsky et, enfin, l’écriture contemporaine chinoise.
Tan Dun possède une écriture personnelle et virtuose avec laquelle il n’hésite pas à puiser dans les ressources technologiques actuelles, mais aussi dans les traditions populaires. De même, il synthétise avec bonheur les apports culturels de l’Occident et de l’Orient grâce aux influences de musiciens comme George Crumb, Toru Takemitsu, Hans Werner Henze, Isang Yun, Chou Wen-Chung, Edgar Varèse, Philip Glass, Meredith Monk, Steve Reich, John Cage, etc.
En 2015, le Carnegie Hall lui passa commande d’une pièces associant des instruments traditionnels chinois, des sonneries de smartphones et les sons imités des oiseaux, du vent et de l’océan recréés par l’orchestre ! L’ensemble compose un messsage d’espoir devant l’émerveillement de la nature et face à une humanité de plus en plus consciente des périls auxquels elle est exposée.
Ren Tongxiang fut un célèbre jour de suona, un instrument à vent, léguant à la postérité de superbes chansons. Il fut l’un des plus grands ambassadeurs dans le monde, de la musique traditionnelle chinoise, d’une étonnante vitalité. Le compositeur Guan Xia qui fut directeur de l’Orchestre symphonique national de Chine a arrangé l’une de ses pages les plus célèbres, Song of the Pheonix, hommage à l’oiseau de légende. La variété infinie des timbres du suona se marie avec les couleurs des pupitres de l’orchestre.
Les partitions de Tan Dun et Ren Tongxiang poursuivent la magie de l’Oiseau de feu de Stravinsky. A l’origine, il s’agit d’un ballet dans lequel Stravinsky rend un ultime hommage au romantisme russe. Rappelez-vous la légende : l’Oiseau de feu est poursuivi par le tsarévitch jusque dans le domaine du magicien Kastcheï. Pour le punir, ce dernier veut changer le tsarévitch en pierre. Treize princesses le sauvent et l’oiseau de feu dissipe le mauvais sort. Kastcheï meurt, son château disparaît et tous peuvent s’emparer des fruits du jardin du magicien.
A côté de ces œuvres puissantes et brillantes, le génie intemporel de Mozart nous concie à l’un des plus beaux dialogues qui soient avec la Symphonie Concertante pour violon et alto. Les archets de Liya Petrova et de Lise Berthaud croisent leur chant dans des phrases d’une beauté envoûtante et d’un raffinement inouï. S’agit-il toujours d’un concerto ou bien d’un opéra sans paroles ?
Programme
- TAN DUN : Secret Language of Wind and Birds (Mobile Symphony Poem)
- MOZART : Symphonie concertante, en mi bémol majeur, K 364
- GUAN XIA (arrangement) Chinese Folk : Hundreds of Birds Worshipping the Phoenix Suona Concerto
- STRAVINSKY : L’Oiseau de feu
Bis
- MOZART : Duo No. 1 pour Violon et Alto en Sol Majeur, K.423: II. Adagio
- BIZET : Carmen – Prélude
- LI HUANZHI : Chinese Spring Festival